mardi 26 juin 2007

la timide...

Une qui va te faire rire….

Encore une lubie de payi et les activités du mercredi. Un jour il y a eu un nouveau groupe folklorique à Ozgor. Alors bien sûr payi nous a inscrites carotte et moi. Pour une fois on était assez contentes. Moi je n’étais pas certaine que ça me plaise car j’étais une petite fille très timide à cet âge-la. Je suis devenue timide quand je suis partie en sixième. Avant ça allait. Mais partir en sixième c’était pour moi quitter cette école dans laquelle j’étais chez moi. Et rencontrer des maîtres que je ne connaissais pas. Bref, c’est là que je suis devenue une petite fille timide. Alors quand payi a dit « Carotte et Coquelicot vous allez faire de la danse » Carotte a sauté de joie et moi j’avais à la fois envie et pas envie. Finalement c’était bien, et j’ai bien aimé faire de la danse. Et j’ai trouvé une autre fille timide avec laquelle je m’entendais très bien. Ce que je vais te raconter je l’ai aussi fait à cause de ma timidité. Au début du mois de janvier, après la répétition du samedi soir, les adultes avaient organisé une petite fête. Ils avaient acheté des galettes des rois et des jus de fruits. Quand ils avaient annoncé la fête, déjà, j’avais eu mal au ventre en pensant que si je mangeais de la galette, je risquais d’avoir la fève et de devoir choisir un roi. Cela me semblait impossible de devoir choisir un roi dans les garçons de mon âge et être obligée de lui faire la bise. Je me demandais pendant toute la semaine quel subterfuge j’allais pouvoir trouver pour soit ne pas aller à la fête soit ne pas avoir la fève. J’avais bien essayé de m’enrhumer, de manger trop de chocolat, mais le samedi rien à faire j’étais en pleine forme. Et plus l’heure de la soirée arrivait plus je paniquais en pensant à cette fève que je ne voulais pas avoir. Et quand la répet s’est terminée, et que les galettes sont arrivées, j’aurais tellement voulu être ailleurs… Il y avait 8 gâteaux sur la table, donc huit fèves, et huit futurs rois et futures reines. J’ai commencé par observer toutes les galettes, pour vérifier si on ne voyait pas dépasser une fève. Mais aucun indice. Alors, j’ai pris la part qu’on me tendait. J’ai essayé de rester un peu isolée pour la manger au cas ou… Et bien sûr, devine ce qui s’est passé… J’ai eu une fève. Panique à bord. Que faire de ce bout de plastique qui tournait dans ma bouche et ne pas être obligée d’embrasser un des garçons. J’ai commencé par le mettre sous ma langue, le temps de réfléchir à ce qu’il allait devenir. L’avaler aurait été une solution, mais j’hésitais à mourir étouffée. La donner à une copine ou a carotte aurait été une solution mais j’en ai choisi une autre.

Discrètement, je suis allée dans les toilettes, pour y jeter la fève maudite. Mais tout de suis je me suis rendue compte qu’elle était en plastique, aller flotter dans l’eau et ne partirait jamais. Alors j’ai tout simplement mis la fève dans ma culotte. Et je suis repartie dans la salle comme si rien n’était. Le seul problème auquel je n’avais pas pensé c’était d’abord qu’il y avait 8 galettes, donc huit couronnes, donc il fallait huit rois et huit reines. Alors une des couronnes est restée sur la table au grand étonnement de tous. Et puis l’autre problème c’est que j’ai du rester assise tout le reste de la soirée de peur que la fève ne tombe de ma culotte, ce qui aurait été encore plus gênant que d’embrasser un garçon.

dimanche 24 juin 2007

La grande maison

Comme tu le sais, je te l’ai déjà dit, notre maison était très très grande. De toutes manières tu la connais puisque l’an prochain ce sera ton école. Elle était au milieu de l’immense cour de récréation, rien que pour nous les jours de vacances. Elle était entre les deux salles de classe. D’abord, je revois la cuisine, très grande avec ses petits carreaux rouges au sol que manique balayait tout le temps car elle disait que toutes les traces se voyaient dessus. Il y avait le coin repas, et le coin cuisine avec des placards tellement grands que nous pouvions nous cacher dedans. Dans ce coin là il y avait une grande fenêtre avec une grille en fer forgé et pas de volet. Le soir manique fermait avec un rideau rouge et une pince pour qu’on ne nous voie pas de dehors. En haut de la fenêtre il y avait un petit triangle ou le rideau ne fermait pas. Je détestais ce petit triangle. Le soir quand il faisait nuit, et que nous mangions dans la cuisine, à table j’étais juste en face de cette fenêtre. Et pendant tout le repas, mon œil était attiré par ce petit triangle noir de nuit. En fait j’étais certaine qu’un dieu ou un monstre magique m’observait et regardait si je finissais bien mon assiette. Je pensais que j’allais voir un œil terrible chaque fois que je ne mangeais pas. Je pensais aussi que c’était par là que le Père Noël nous surveillait.

Il y avait aussi la salle de bain, qui n’avait pas non plus de volets, et une grande vitre translucide qui donnait sur les arbres de la cour. Les nuits d’hiver la lumière extérieure dessinait les ombres des branches des tilleuls en des sortes de monstres aux bras immenses et frémissants. Il fallait passer devant chaque fois qu’on allait faire pipi et je courais sans regarder dehors pour aller jusqu’aux toilettes.

Je ne sais pas pourquoi, les premières années où nous habitions là-bas manique avait décidé que nous n’occuperions pas le premier étage. Nous étions tous les 6 entassés dans deux chambres. Quand nous étions malades, pour nous avoir tout près d’elle manique nous installait sur un divan dans la salle à manger. Là aussi il y avait un coin qui me faisait peur, c’était juste en face du divan. La cheminée un manteau qui se reflétait sur le mur et j’y voyais le profil d’un homme en chapeau haut de forme. Alors je fermais les yeux très fort pour oublier cette image effrayante que revenait bien sûr chaque fois que je les rouvrais.

Le pire c’était la partie de la maison inoccupée. Il y avait une grande pièce un sorte d’entrée et un immense escalier qui allait à l’étage. Payi avait transformé une chambre en labo photo. Et les autres contenait des bazars avec des tas de cahiers et de livres tout poussiéreux. Il y avait aussi deux greniers de chaque côté d’un grand couloir. Parfois nous allions visiter ces pièces avec carotte, mais toujours dans la journée, car nous avions toujours l’impression d’entendre des bruits mystérieux au milieu du silence inquiétant des grandes pièces.

Quand nous ne finissions pas nos assiettes, parfois manique nous forçait et nous punissait. Je me souviens qu’une fois elle avait préparé des œufs mimosa et que je détestais ça. Et carotte non plus n’en voulait pas. Manique nous avait dit plusieurs fois « Si vous ne finissez pas, je vous enferme dans le noir ». Mais nous ne touchions pas notre assiette. Alors elle nous a emmenées dans la pièce avec l’escalier et nous a faites asseoir sur la première marche, avec notre assiette sur les genoux et notre serviette autour du cou. On voyait juste la lumière de la rue, et l’escalier qui s’enfonçait dans le noir. C’était terrifiant. Nous pleurions toutes les deux, et nous n’avions pas plus envie de manger nos œufs. Je nous revoie encore. Manique venait ouvrir la porte de temps en temps pour voir où nous en étions. Comme elle ne voulait pas céder, nous avons fini par avaler nos œufs mimosa, par petites bouchées et en pleurant.

Heureusement, quand Michmuch et Lolotche ont grandi, on était trop serrés en bas et on a fait aménager le haut qui est devenu très clair, très beau, avec des salles d’eau pour tous, et des jolis papiers peints très gais. Nous n’avions plus peur d’y aller et manique ne pouvait plus nous y punir.

mercredi 20 juin 2007

4 jaune marchand de pierre beatles

En voilà une qui parle de ta mère mais ce n’est pas une bêtise.

Quand ta maman était adolescente parfois elle avait des idées un peu curieuses. Mais c’est normal, tous les ados ont des idées que souvent les parents ne comprennent pas. Toi aussi ça va t’arriver, et je me demande bien ce que tu vas nous inventer. Donc ta maman, quand elle avait à peu près 14 ans, avait décidé qu’elle avait des choses qui lui portaient bonheur. Elle pourrait t’expliquer mieux que moi ce que ça signifiait pour elle. Donc il y avait 4 choses, qui lui portaient chances. Le chiffre 4, les Beatles (c’est un groupe de chanteurs qu’elle aimait), la couleur jaune, et aussi un amoureux qu’elle avait vu sur le marché et qui vendait des pierres précieuses. Donc quand elle devait se donner du courage, ou avant une interro, ou un match de tennis, elle disait « 4 jaune marchand de pierre beatles ». Si elle en disait un, elle devait dire les 4 obligatoirement. Un jour, elle a décidé de faire une vraie cérémonie car elle avait décidé que le jaune n’était plus sa couleur mais le vert.

Elle nous avait fait des invitations, et nous les avait distribuées pour que nous assistions au changement de couleur. Nous étions obligés de venir dans sa chambre et de nous recueillir avec elle. Il y avait Michmuch, Carotte, Ken (c’est le papa des tdc) et moi. On devait tous avoir quelque chose de jaune et quelque chose de vert. Elle, elle avait mis des tas d’objets jaunes dans sa chambre, elle avait fait une sorte d’autel avec des bougies et de l’encens et elle avait éteind la lumière. Elle s’était entourée d’un drap jaune. Nous nous devions dire « 4 jaune marchand de pierre beatles ». Ken tenait une bougie et allumait l’encens. Pendant ce temps ta mère avait mis de la musique et faisait des tas de gestes pour chasser le jaune et accueillir le vert. Je crois que tout le monde a fait ça très sérieusement même michmuch, qu’il a quand même fallu tirer de son lit pour qu’il vienne à la cérémonie. Puis, lolotche a enlevé son drap jaune pour en mettre un vert. Il me semble me souvenir qu’elle jetait du sable, mais je n’en suis plus très sûre. Nous avons fait des photos de la cérémonie peut être que ta mère les a encore dans un coin. Demande lui de te les montrer. Le papas des tdc était mon fiancé à cette époque et il a du se demander ce que c’était que cette famille de tordus. Mais il aimait beaucoup ta maman alors ça l’a amusé.

Alors :

4 vert marchand de pierre beatles…

dimanche 17 juin 2007

Ca fait très mal !!!!

Encore un gros mensonge pour moi.

Un soir d’été, après le repas, carotte et moi, avions rendez-vous avec Françoise pour jouer sur les marches de la salle des fêtes. Françoise était la fille de la postière. Elle allait à l’école avec nous. Et elle jouait aussi tous les jours avec nous. Elle avait deux grands frères. Des jumeaux, Paul et Jean. Tous les trois étaient très blonds et avaient de beaux yeux bleus. En secret et comme toutes les filles de l’école, j’étais amoureuse de Paul. Jean, lui disait qu’il était amoureux de ta maman, qui était encore une toute petite fille. Un soir de décembre, quand ils étaient beaucoup plus grands, Paul et Jean, qui n’avaient jamais été séparés, ont eu un accident de la route. Et Paul est mort. Et toutes les filles de Soorts pleuraient.

Donc quand nous avions une dizaines d’années, nous jouions parfois tous ensemble. Et nous faisions beaucoup de bétises.

Ce soir là, nous sommes allées, carotte, françoise et moi, rejoindre ses frères et leurs copains qui jouaient sur le fronton. Ils faisaient tous du vélo. Jean avait attaché une petite remorque en bois à son vélo. Il cherchait une fille pour jouer au taxi et la transporter dans la remorque. Mais personne ne voulait monter. Alors Paul a dit que « les filles c’était pas courageux de toutes façons… » Je n’ai pas aimé du tout cette réflexion et comme je voulais plaire à Paul, j’ai dit que j’allais monter. En plus, déjà à cet âge je détestais qu’on dise que les filles étaient moins fortes ou courageuse que les garçons.

Quand je suis montée je n’étais pas certaine que c ‘était une bonne idée, et je pensais bien que c’était dangereux.

Je me suis bien assise au fond de la remorque de bois, je me suis accrochée aux rebords, et Jean a démarré. Il pédalait, pédalait comme un fou, tout droit vers le mur du fronton. Finalement c’était très excitant. Mais quand il est arrivé au bout du fronton, il a tourné le guidon tout d’un coup, pour repartir dans l’autre sens. La remorque n’a pas du tout aimé ça. Elle ne voulait pas tourner aussi brusquement elle. Alors elle est partie vers le mur en tournant… et s’est renversée avec moi toujours accrochée aux rebords. Et elle s’est détachée. J’ai laché et j’ai atterri contre le mur du fronton. Je voyais tout tourner et je voyais Jean qui continuait de rouler. Quand il s’est arrêté, tout le monde était déjà autour de moi. Je me suis relevée, très fière et j’ai dit que je n’avais pas très mal. Mais mon dos me brûlait, mes bras étaient tout écorchés, et j’avais très envie de pleurer. La grand-mère de Jean et Paul, qui avait entendu du bruit arrivait. Elle était très méchante et faisait peur à tout les enfants. Elle a crié à tous d’arréter de jouer bruyament et nous sommes tous rentrés chez nous.

Quand je suis arrivée à la maison j’avais mal partout et quand je me suis déshabillée, manique a vu que ma colonne vertébrale était toute râpée et pleine de sang. Et là, je n’ai pas voulu lui raconter notre jeu car je savais bien qu’il ne lui aurait pas plu et que j’aurais été privée de fronton. Alors j’ai inventé qu’en montant sur une murette pour m’asseoir, j’avais râpé mon dos contre le ciment. On a mis du merchurochrome. Mais la nuit je ne pouvais pas dormir sur le dos car ça faisait trop mal. En plus le matin quand je me réveillais, ma chemise de nuit était collée sur ma colonne vertébrale et il fallait tout décoller tout doucement. Ca a duré plusieurs jours et tous les matins je pleurais de douleur. Je pensais à la bêtise, et je me disais que c’était le Bon Dieu qui me punissait pour mon gros mensonge. Mais je ne voulais pas avuer car je voulais continuer d’aller jouer avec Paul et Jean. Surtout Paul. Je n’ai dit la vérité à Manique que quand Paul est mort.

vendredi 15 juin 2007

AAAAAAAAAAAAAHhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Manique avait une grande amie. Zeze. Et des cousines préférées. 3. Payi lui avait des cousins, des cousines, des amis qui venaient de partout. Quand j’étais petite je croyais qu’il connaissait tout le monde. Quand j’allais me promener avec lui tout le monde lui disait bonjour. Il y avait les parents d’élèves, les anciens élèves, les amis de régiment, les copains de lycée, ceux de l’école normale, les autres instits, les prof du collège. A la maison le téléphone sonnait sans arrêt, payi avait toujours des réunions à la maison ou dehors. Parfois, il invitait ses amis. Alors, manique inventait des recettes pour régaler les amis de payi. Elle était toujours très énervée quand elle se mettait à faire la cuisine et pour l’aider mamie Laurence la maman de payi venait s’installer à la maison.

Une fois payi avait invité l’un de ses amis d’enfance avec se famille. Il avait trois enfants. C’est eux qui ont la grande maison blanche juste derrière chez toi. C’était une famille pas comme les autres. Les enfants avaient tous les cheveux blonds et très longs, fille et garçons. Ils avaient vécu en Afrique et la fille, Cécile avait des tas de jolis bracelets. Il y avait un garçon de l’âge de ta mère, et un autre presque du mien. A l’école ils avaient tous un an d’avance. Le papa était très grand et très beau. Il avait une belle voix très douce. La maman avait l’air malicieux et elle riait comme une petite fille. J’aimais bien aller jouer chez eux, car on faisait ce que l’on voulait. Quand j’allais chez eux on montait dans les chambres et personne ne s’occupait de nous. Une fois, j’étais avec les enfants dans une chambre et nous jouions pendant que les parents discutaient en bas. La fille a proposé un jeu. Il fallait hurler le plus fort possible. Je ne comprenais pas ce jeu. Je n’y avais jamais joué. Alors Cécile m’a montré. Elle a ouvert la bouche, immense et elle a hurlé comme si on l’égorgé. Et son frère a fait pareil, et l’autre frère aussi, encore plus fort. Si j’avais fait la même chose chez moi, manique serait arrivée en courant complètement paniquée. Mais là, personne. Pas un adulte n’est monté voir ce qu’il se passait. J’ai essayé de crier moi aussi mais je ne savais pas hurler, je n’y arrivais pas. J’ai poussé des tout petits cris ridicules, ce qui bien fait rire les trois autres enfants. Quand je suis revenue à la maison j’ai raconté ce jeu à manique qui a dit que les parents T. laissaient faire n’importe quoi à leurs enfants.

Quelques jours plus tard ce sont eux qui sont venus chez nous. Manique qui était très organisée, nous avait déjà fait prendre nos bains avant leur arrivée et elle voulait que nous ayons mangé quand ils arriveraient. Elle nous avait recommandé de ne pas emmener les enfants dans nos chambres pour qu’ils n’y mettent pas de désordre. Quand ils sont arrivés, nous étions déjà en pyjamas et chaussons, tout propres comme des enfants sages. Mais ils étaient en avance et nous n’avions pas terminé notre jambon purée. Cela contrariait les plans de manique. Elle nous a demandé de finir de manger avant d’aller jouer. Et elle a emmené le papa et la maman au salon pour l’apéritif. Et là, les enfants ont commencé à se servir à boire, à ouvrir les placards et les frigos. Comme nous ne finissions pas nos assiettes ils les ont terminées. Ils ont trouvé les yaourts et se sont servis. Ils m’ont demandé s’il y avait des bonbons, et quand j’ai sorti le paquet de sucettes et de bonbons, ils ont tout mangé et mis des papiers partout. Ils couraient dans tous les sens. Moi j’était complètement effrayée par ces petits sauvages aux cheveux longs qui avaient l’air de n’avoir peur de rien. En plus, je savais que quand manique allait revenir à la cuisine elle serait très très en colère. Quand ils sont partis, très tard, et que manique a découvert le champ de bataille, c’est nous qui avons été punis. Il n’y avait plus un yaourt, ni un bonbon, ni une seule sucette, les verres étaient renversés. On aurait dit qu’un ouragan avait traversé la cuisine. Et encore une fois manique a dit que les enfants T. étaient très mal élevés. Et moi j’ai pensé que plus tard j’élèverai mes enfants comme ça, parce qu’ils avaient l’air beaucoup moins timides que nous.

lundi 11 juin 2007

Les punitions de mademoiselle

Tu sais que Mademoiselle a été notre maîtresse quand nous étions petits. Je ne dis pas son nom mais toi tu le connais. Parois Mademoiselle donnait des punitions bizarres. Quand on faisait trop de fautes sur une page elle l’arrachait et il fallait tout refaire. Parfois aussi, pour certains élèves dissipés et nerveux, elle leur demandait de venir se placer devant le tableau noir, elle remplissait un verre d’eau et elle le lançait à la figure de l’élève. Une fois elle m’avait punie et elle m’avait privée de récré. Je ne sais plus pourquoi. J’avais du rester dans la classe pour ranger les crayons de couleur et les tailler. A un moment j’ai eu envie de faire pipi, et elle n’a pas voulu que je sorte. Alors j’ai fait pipi dans mon collant. Heureusement la maison était dans l’école et je suis vite allée voir manique pour me changer. Le pire c’est quand je suis tombée chez une copine et que je me suis fait un gros trou au genou, ça faisait très mal et il y avait une grosse croûte très dure. Je ne pouvais plus plier la jambe en marchant. Et quand mademoiselle a vu ça, elle a dit que je faisais du chiquet. Alors elle m’a obligée à faire le tour de la cour en pliant bien la jambe. Je peux t’assurer que payi n’était pas content du tout qu’elle ait fait ça.

Payi était un maître très cool et souvent c’était le bazar dans sa classe. Parfois il y avait tellement de bruit que manique l’entendait de la maison et se demandait s’il ne s’était pas endormi en classe. Mais non il faisait des activités d’éveil et tout le monde participait au milieu du bruit. C’était un drôle d’instit ton payi. Je suis sûre qu’il a fait la classe à plus de la moitié des parents de tes petits copains de classe…

dimanche 10 juin 2007

La 2 CV rouge

Oui Zac, je traîne un peu. Mais je ne t’oublie pas. Des bêtise j’en ai encore des tas pour toi dont j’avais oublié de te parler et qui reviennent dans ma tête au fur et à mesure que je te les raconte. Tu as vu les photos que ta maman m’a données pour mon anniversaire. Il y en a trois où je suis devant une belle voiture ronde comme une tomate et rouge comme une fraise bien mûre. C’était la 2Cv on dit deux chevaux de Payi. Manique elle ne savait pas encore conduire quand on avait cette voiture. Payi aimait beaucoup m’amener avec lui quand il allait se promener, ou acheter les journaux. Je connaissais bien les libraires et je les faisais souvent rire car comme toi j’étais bavarde et je parlais comme un petit adulte alors que j’avais à peine trois ans. Une fois, la libraire m’avait demandé comment j’allais et je lui avais répondu très sérieusement que « pas trop parce qu’on était déjà le 4 du mois et qu’on n’avait pas encore eu la paye... et que j’avais beaucoup de travail parce que j’avais des tas de cahiers à corriger et que nous (payi et moi) étions pressées alors qu’on avait pas trop le temps de parler…. ». Payi et manique étaient très fiers de raconter toutes mes petites réflexions, et je crois que ta maman est aussi très fière de raconter les tiennes.

Donc, un jour, je suis partie en promenade en forêt avec Payi. Je crois que Caro était avec nous. Au retour, nous avons fait un petit arrêt en face du stand de tir, je ne sais plus pourquoi. Ton papa pourra te montrer exactement à quel endroit c’est. C’est à la sortie d’un virage en allant au lac par la route qui passe derrière le cimetière. Payi est descendu de la voiture, peut-être pour faire pipi je ne sais plus. Il a garé la 2Cv rouge en lisière de la forêt. En fait, la voiture était au bord d’un grand creux très profond, juste en sortant d’un virage et dans une côte. Donc ce n’était quand même pas une très bonne idée de la laisser là. Surtout avec Caro et moi dedans. En attendant payi, je me suis mise au volant et Caro à côté, je crois et on jouait à conduire. Tout à coup, juste quand payi arrivait, le frein à mains de la voiture s’est dessérré, à moins que Carotte ou moi on l’ait un peu trop tripoté. Alors la voiture a commencé à descendre. Payi a couru et a réussi à l’arrêter. Ouf ! Sauvées. Mais le problème c’est que payi tenait la voiture et il ne pouvait plus la lâcher, donc il ne pouvait plus remonter dedans. Une voiture est passée et puis une autre et personne ne s’arrêtait. Heureusement, une troisième est arrivée, conduite par un copain de Payi. ALor sil a levé la main pour lui faire signe de s’arrêter. Mais le copain a cru qu’il lui disait juste bonjour et il a levé la main aussi, sans s’arrêter. Et comme payi connaît tout le monde, tout le monde lui disait bonjour en passant sans s’arrêter … Au bout d’un moment il sentait qu’il allait lâcher, et carotte et moi on commençait à avoir la trouille.

Bon heureusement, finalement quelqu’un est passé et a compris qu’il y avait un problème et tout s’est bien terminé. Sauf pour Payi qui s’est fait bien fâcher quand j’ai raconté à Manique notre petite aventure.

jeudi 7 juin 2007

Doc Jean et les petits bobos

Quand on a beaucoup d’enfants, il faut toujours avoir le numéro de téléphone de son médecin dans la poche ou même dans la tête. Le notre s’appelait Jean. Il avait une grosse moustache et une grosse voix qui faisait un peu peur. Il était un peu râleur, un peu bougon, il faisait souvent le pas gentil et il disait des gros mots. Il me dis ait que j’étais une emmerdeuse, déjà !!!!

C’est lui qui a fini d’arracher l’ongle de Michmuch quand il s’est accroché le doigt dans un angle de mur à la petit école. Celle où tu vas. Tu vois la cour, en face de la boulangerie, pas loin du portail, il y a le mur du fond de la classe et ça fait un angle. Un jour, carotte, Michmuch et juan lucas, jouaient ensemble à la récré. Michmuch était tout petit. Ils couraient tous les trois en se tenant par la main, et michel a voulu se retenir au mur et son doigt est passé contre le mur. Et l’ongle s’est à moitié retourné. Alors, la maîtresse a ramené Michmuch très vite à la maison pour qu’on l’amène voir le docteur. Je me souviens de le voir arriver porté par Madame Grim. Il ne pleurait pas. Il tenait sa main un peu en l’air avec l’ongle retourné. Il était tout courageux. Après il a eu un gros pansement sur le bout du doigt et l’ongle a repoussé un peu tordu.

Puis une autre fois, c’est Carotte qui a accroché son ongle sur un trottoir du préau en faisant du vélo et en freinant avec le pied. Et hop direction chez le doc….

Et puis encore une fois quand elle a marché sur une coquille d’huître au Lac. On a vu l’eau devenir toute rouge. Papa a pris caro dans ses bras, manique a rangé toutes les affaires de plage et direction chez le doc, pour deux points sous le pied.

Et encore la fois où on attendait payi qui achetait des steak hachés. On était tous dans la voiture et michmuch et lolo se disputaient pour avoir une petite voiture en fer. Ils tiraient tellement fort dessus que ça a glissé sur le doigt de Lolo et ça l’a ouvert. Et hop direction chez le docteur.

Et une autre fois, carotte a eu la scarlatine. C’est une maladie très contagieuse. Alors, on a du rester trois semaines tous les 4 à la maison sans aller à l’école.Ca s’appelle une quarantaine. Et manique nous disait j’aimerais que vous l’attrapiez tous en même temps. Alors je suçais les bonbons que carotte commençait et je finissais ses verres. Mais carotte est la seule à l’avoir eue. Et puis l’école a été fermée pour être désinfectée. Des hommes avec des combinaisons blanches sont venu dans toutes les classes et ils ont envoyé des fumée pour tuer les microbes. Ca puait jusque dans la maison.

Entre les bobos des enfants, les crises de palpitations de manique et les crises d’aérophagie de payi, le docteur Jean aurait pu s’installer chez nous. Je sais je ne parle pas de mes bobos mais moi je n’en avais jamais, car j’était trop sage, et je lisais tout le temps. Donc je ne risquais nide tomber, ni de me couper ni de m’arracher quoi que ce soit.

lundi 4 juin 2007

Au fond du trou

Je sais Zach j’ai rien écrit hier, mais samedi tu en avais eu deux alors…

Parfois, nous allions à la plage. En famille évidemment. Il y avait plusieurs sorties plages mais je t’en parlerai un autre fois. Celle-là c ‘était une sortie famille plus petite voisine. C’était la fille de la postière. Elle s’appelait Françoise. Quand nous allions la plage c’était le déménagement, parasol, goûters, paniers, jouets, petits sièges pour manique, transat pour lolo quand elle était bébé, et les quatre enfants et parfois une copine. Tout le monde dans la voiture et hop à la mer. Bon le problème c’est que comme manique avait peur des vagues et de la mer on n’avait pas le droit de se baigner. Et puis payi détestait la plage et surtout le monde. Alors on allait dans des endroits où il n’y avait personne et où la baignade n’était pas surveillée. Payi était toujours de mauvais poil dès qu’on posait le pied sur le sable. Il ne se mettait pas en maillot, ne se déchaussait pas, s’allongeait dans le sable et prenait un livre et râlait parce qu’on envoyait du sable dessus. Manique elle passait son temps à surveiller si on avait nos chapeaux, si on ne s’échappait pas, si on n’avait pas plus d’un demi pied dans l’eau. Les plages où il n’y avait pas de monde étaient celles où il fallait marcher longtemps dans les dunes en se brûlant les pieds sur le sable chaud. Sur ces plages là il y avait des blockhaus.

Bien sûr on n’avait pas le droit de jouer dedans. Juste monter dessus et sauter s’ils n’étaient pas trop hauts. Un jour, françoise carotte et moi, nous avons réussi à escalader un blockhaus plus haut que les autres pour jouer dessus. En fait payi et manique s’étaient endormis. C’était super. On pouvait courir pieds nus sur le ciment chaud, sauter de tout en haut de la tour et même on était aller se cacher dedans. C’était bien qu’ils fassent un peu la sieste là-bas. En haut de la tour, il y avait un grand trou profond. Alors nous sommes descendues toutes les trois dans le trou pour jouer. On a bien rigolé. Sauf que pour sortir comme on était petites il fallait se faire la courte-échelle. Caro et moi on l’a faite à Françoise qui était la plus lourde. Puis je l’ai faite à Caro car elle était la plus petite. Mais moi pour sortir qui me faisait la courte-échelle ?? Caro et Françoise me tendaient les bras mais impossible de sortir. Moi je pleurais et j’avais peur. En plus je savais qu’on allait se faire gronder quand payi et manique se réveilleraient. Françoise et Caro avaient la trouille d’aller dire que j’étais coincée. Alors elle m’ont abandonnée là et sont parties jouer sur le sable. Et moi je pleurais au fond de mon trou. Quand payi et manique se sont réveillés, et qu’ils ne m’ont pas vue, ça a chauffé. Et les filles ont dit où j’étais. Alors payi est monté sur la tour et m’a attrapée en pleurs au fond de mon trou. On a remballé toutes nos affaires et on est rentrés en suivant à la maison.

samedi 2 juin 2007

Et encore crotte !!!

Bon celle-là, elle n’est pas une bêtise d’enfant. Comme ça tu sauras que même quand on est grand, il nous arrive de petites aventures pas toujours agréables, et dont il ne faut pas avoir honte. Et aussi, dans ce genre d’histoire, il vaut mieux avoir de l’humour, et savoir en rire…

C’était il n’y a pas très longtemps. Je travaillais près de Poitiers. Donc loin de ma maison. Je dormais à l’hôtel. Un matin j’avais prévenu ma collègue que j’arriverai un peu en retard, car je devais aller retirer de l’argent dans une banque. La plus proche de mon hôtel était au futuroscope.

Donc le matin, je mets ma tenue de chantier, je prends mes affaires de fouille, et je descends prendre mon petit déjeuner. Je n’étais pas trop pressée, car la banque devait ouvrir à 8 heures et demies. Donc après mon thé, je prends un café pour mieux me réveiller. Mais tout de suite je me disque je n’aurais pas du car j’ai un peu mal à l’estomac. Je sors de l’hôtel et quand j’arrive dehors, je fais un petit prout discret. Et puis, je monte dans ma voiture et j’en fais un deuxième. Malheureusement, j’ai comme l’impression que le deuxième prout était un peu baveux. C’est un peu gênant tout de même, car je dois aller à la banque. Tant pis, j’y vais tout de même, je verrais après la banque pour revenir à l’hôtel me changer. J’arrive au Futuroscope, je cherche la banque un moment car c’est une grande zone, avec des tas d’immeubles et de bureaux et des parkings partout. Enfin, je trouve la banque. Je me gare et j’y vais, mais elle n’ouvre qu’à neuf heures. Alors je reste sur le parking pour attendre. J’écoute de la musique en lisant. Et voilà encore que je fais un prout et encore un prout baveux. Ca commence à devenir urgent. Mais pour l’instant il n’y a aucun café ouvert, rien de rien aux alentours. Je suis quand même très mal çà l’aise car dans mes intestins, ça commence à tourner dans tous les sens et à faire des tas de bruits bizarres. Je me tortille, je serre les fesses le plus possible et j’essaie de penser à autre chose. Mais pas moyen de trouver une position confortable. Je me qu’il va falloir que je trouve soit un endroit ou il y a des toilettes, soit un coin tranquille. Mais les coins tranquilles au Futuroscope ça ne court pas les rues. Je pars avec ma voiture pour en trouver un mais il n’y a que de grands parkings, et de grands immeubles tous vitrès. Pas un recoin, pas un bosquet. Alors je reviens me garer. La situation est grave. Je suis crispée sur mon siège et j’ai de plus en plus mal au ventre. Il faut absolument que je fasse quelque chose sinon je vais faire caca dans mon pantalon. En plus, il est presque neuf heures et les parkings commencent à se remplir. Je ne sais plus quoi faire. Je me dis que si je vais sur un parking où il n’y a personne, je pourrai faire dans ma voiture. Derrière il y a beaucoup de place. Alors je passe derrière, je mets des feuilles parterre, je surveille que personne n’arrive et je m’installe. Enfin, je m’installe c’est vite dit. Je baisse mon pantalon tout en étant accroupie. Et là….. J’avais tellement serré les fesses, que dès que je lâche, une énorme bouse toute liquide jaillit sur le papier. Le bruit est dégoûtant et ça gicle si fort, qu’il y a du caca partout. Sur mes chaussures, sur les sièges, sur la portières. Et en plus ça pue !!! Je suis paniquée à l’idée que quelqu’un pourrait me voir, ou arriver sur le parking. J’essuie comme je peux avec du papier de photocopies, et d’ailleurs c’est nul comme papier cul. En remontant mon pantalon, je le frotte à mes chaussures, et il est lui aussi plein de crotte. Je repasse devant en essayant de ne pas marcher dedans. Je n’ai plus mal au ventre. Mais quelle odeur dans la voiture !!!

Pour aller à la banque j’ai noué une grande veste autour de ma taille pour couper un peu l’odeur. J’étais certaine que je puais et que tout le monde s’apercevrait de mon odeur de caca. En plus, le pompon, c’est cette banque ne donnait pas d’argent et que j’avais attendu pour rien. Je devais aller au centre ville pour retirer.

Alors je suis passée à l’hôtel pour me laver et me changer avant d’aller en ville. En arrivant là-bas, je suis passée très vite et tête baissée devant l’accueil, car le réceptionniste était très bavard, et j’avais peur qu’il m’arrête pour parler. J’ai couru à ma chambre. J’ai enlevé tous mes vêtements. J’étais à moitié nue dans ma chambre et prête à me laver quand la porte s’est ouverte en grand. C’était la femme de ménage qui croyait que j’étais partie et qui venait faire ma chambre.

Il y a des jours mon petit zac, où on se sent très très ridicule. Mais tu vois, après on peut raconter plein d’histoires drôles.

Crotte alors !!!!

Bon allez tu la veux cette bêtise de caca ?

Allez on y va. La première est toute courte.

Elle va aller très vite…

Quand Michmuch était tout petit, il n’avait pas la grosse voix qu’il a maintenant. Il avait une toute petite voix, un peu comme la tienne. D’ailleurs, je trouve que tu lui ressembles beaucoup. Un jour carotte et moi, nous mangions toutes les deux dans la grande cuisine de la grande maison. Et pendant ce temps manique baignait Michmuch dans une grande bassine dans la cuisine. Comme ça elle pouvait surveiller tout le monde. Elle avait toujours peur qu’il nous arrive un truc extraordinaire, comme s’étouffer avec une coquillette, ou faire une chute mortelle de notre chaise, ou poignardé le steak haché mort et qu’il veuille se venger…. Alors il fallait toujours qu’elle nous ait dans son champ de vision. Comme une poule avec ses poussins. LA famille disait que manique était une mère poule et qu’elle nous élevait dans du coton. Alors ce soir là donc on mangeait sagement toutes les deux. Payi n’était pas là comme très souvent car il avait toujours des réunions et ils mangeaient tard avec Manique. Après le bain de Michmuch, manique l’avait un peu laissé sans couche le temps de lui préparer son repas. Alors lui il courait partout autour de la table. Il était petit, il n’avait même pas deux ans puisque ta maman n’était pas encore née. On entendait ses petits pieds nus sur le carrelage. Et puis Michmuch s’est mis à chanter, en faisant les marionnettes avec ses mains. Il avait l’air tout heureux. Il chantait « C’est ce sacré Charlemagne, c’est ce sacré charlemengne… ». C’était mignon. Et carotte et moi on le regardait, en mangeant nos coquillettes, quand on s’est aperçus que chaque fois qu’il avait fini une phrase, il s’arrêtait et faisait trois petites crottes sur le carrelage. C’était très mignon et ça nous faisait beaucoup rire. Quand manique a vu les petites crottes partout autour de la table elle a elle aussi beaucoup ri.

Michmuch n’aime pas du tout qu’on lui raconte cette histoire de crotte… Demande à Lolo de te chanter « Sacré charlemengne », et quand michmuch viendra tu lui chantera, tu verras ça va l’énerver.

Cet aprèm, je te ferai mon autre histoire de crotte.