jeudi 31 mai 2007

Ceinture noire et raquette d’or

Ton grand-père était toujours mêlé de près ou de loin à toutes les nouveautés et toutes les activités sportives et culturelles d’Hossegor. Il arrivait toujours à la maison au moment des repas avec les scoops de dernières minutes, qu’il appelait de « grandes nouvelles ». Il les racontait à maman à table et nous en profitions tous. Parfois il y avait des nouvelles tristes, d’autres gaies, d’autres graves-ultra-secrètes, qu’on ne devait pas répéter. Moi, je dois dire que j’adorais ça. Et souvent quand c’était très grave de grave, il les disait à Manique quand il croyait qu’on écoutait plus. Mais moi j’avais toujours une oreille qui traînait et j’écoutais tout.

Ce que je n’adorais pas, mais pas du tout c’était que payi veuille absolument nous faire essayer toutes les nouvelles activités pour voir si on n’était pas de futurs champions.

Un soir, donc il arrive en nous annonçant qu’à la rentrée il y aura des cours de judo dans la salle juste à côté de chez nous le mardi et le vendredi soir et qu’il y aura un prof pour les enfants. Et il se retourne vers nous, Caro et moi, et nous annonce que nous allons essayer le judo. Nous ne sommes pas vraiment ravies, car ne elle ni moi, n’avons un amour particulier du sport. Le mardi suivant, avec plusieurs autres enfants du village, nous assistons à la représentation des ceintures marrons et noires, et nous avons même le droit d’aller sur le tatami, pour essayer quelques prises simples.

Quand nous rentrons le soir, nous avons en poche de quoi nous défendre dans les rues d’Hossegor à la moindre attaque de gang. Non je rigole…. Après le repas, payi nous demande de raconter ce que nous avons vu. Caro et moi, nous nous mettons en positions de combat et nous faisons une petite démonstration. Ca amuse beaucoup payi. Manique ne rit pas car elle a toujours peur que nous nous fassions mal. Elle nous demande d’arrêter, mais payi lui veut en voir encore. Alors, je montre la prise fatale, je prends caro et je la retourne parterre d’un seul coup en lui donnant un grand coup dans les jambes. Prise de lamorkitu ça s’appelle. Caro se relève. Mais elle ne peut plus poser le pied parterre. Elle a trop mal au pied droit. Maman ne rit plus et papa redevient sérieux. Il regarde la cheville de caro qui gonfle à vue d’œil. Verdict : cheville foulée. Résultat : Le judo c’est dangereux, vous n’en ferez pas dit manique. Notre carrière de judoka est terminée avant d’avoir commencé et la cheville de Caro est bandée pour quelques jours.

Alors, l’année suivante, quand papa a annoncé une activité tennis le mercredi, manique a un peu ralé. C’est moi qui m’y suis collée et qui ai fait les premiers essais. J’ai été dotée d’une ridicule raquette anglaise, genre antiquité. Je ne sais trop où payi avait dégoté ce trésor. C’était une raquette avec un tamis très grand et un manche un peu lourd. Il était d’ailleurs si lourd, qu’avec mes 18 kilos pour dix ans, je ne pouvais même pas tenir ma raquette droite. Je restais plantée sur le cours en regardant arriver la balle sur moi et ne bougea is pas. Alors payi et manique se sont décidés à m’acheter une vraie raquette française normale quoi. Comme celle de mes copines et copains. Malheureusement, 18 kilos a dix ans c’est genre poids-plume. Et toutes les raquettes des magasins étaient trop lourdes. Alors on a pris la plus légère que payi a trafiquée pour que je puisse m’en servir. Il a raboté le manche pour qu’il soit plus léger. Malheureusement aussi, je ne bougeais pas plus et ne renvoyais pas plus de balles. D’ailleurs, le prof ne s’occupait pas de mes progrès. J’étais tellement nulle que d’ailleurs il a fini par ne plus m’envoyer de balles. J’ai fini l’année de tennis avec ma raquette rabotée et c’est lolo qui l’a récupérée quand payi l’a inscrite. Pour lolo il très vite fallu acheter d’autres raquettes, car elle était une championne une vraie, comme son cousin Marc. D’ailleurs, ils passaient tous leur temps à taper dans la balle. Demande à ta maman zac elle te racontera ça mieux que moi.

mardi 29 mai 2007

La Dordogne

Des bêtises encore ??? Ok, allez une autre alors.

Celle-là elle est à tous les 4 et plus même. Tu connais Zézé et Jeannot. Zézé c’était la meilleure copine de manique. Elles se sont connues en Dordogne, parce que le papa de manique travaillait là-bas. Elles étaient un peu comme deux sœurs. Quand elles étaient ensembles elles se disaient pleins de secrets, se racontaient des histoires et avaient parfois des fou rires. Mais quand elles se sont mariées elles ont habité loin l’une de l’autre. Et quand on était petits on allait en vacances chez Zézé et après c’était elle qui venait chez nous. Elle avait trois enfants. Deux filles et un garçon. La grande était un peu plus vieille que moi et on ne s’aimait pas beaucoup. Souvent je me battais avec elle. Elle aimait bien me faire enrager jusqu’à ce que je pleure. Il y avait une autre fille qui avait l’âge de caro et elles, elles étaient copines parce qu’elles aimaient toutes les deux jouer à la poupée. Après il y avait un garçon qui jouait avec Michel et lolo. Car ta maman était un garçon manqué. Quand nous partions les voir en voiture, c’était toujours très compliqué. Le coffre de la voiture était plein de sacs et de valises. Nous on était serrés tous les 4 derrière. Manique était toujours énervée de partir car elle avait peur d’oublier quelque chose et payi lui ne préparait jamais rien. Il attendait dans la voiture que tout le monde soit prêt. C’était lui qui choisissait le trajet. Il n’aimait pas les grandes routes où on pouvait rouler vite. Il choisissait toujours des trajets longs et compliqués, qui passaient par des routes désertes au milieu des forêts des Landes. Souvent, il racontait l’histoire des villes qu’on traversait. Il nous parlait de poètes ou d’écrivains qui y avaient vécu. Ca nous ennuyait un peu surtout Caro qui détestait ça et rigolait tout le temps. Les voyages étaient si longs qu’on partait le metin très tôt, on s’arrétait le midi pour manger au restaurant, et on arrivait le soir. Au restaurant on avait pas le droit de choisir ce qu’on voulait manger. Manique ne voulait pas. Pour aller plus vite, elle demandait la même chose pour tous, on avait droit de boire de la limonade et le dessert était toujours de la glace à la vanille. Elle disait « Glace à la vanille pour tous ». Ca m’énervait.

Puis on repartait. On en avait marre et on commençait à se disputer et à s’agiter, tous les 4 derrière. Maman criait. Une fois on se disputait un joli ballon rouge à pois bleus. Alors manique l’a pris, elle a ouvert la vitre et hop elle a lancé le ballon sur la route.

Une autre fois, Michel avait démonté la lampe de poche de payi, et personne n’avait remarqué qu’il avait enlevé les piles et les avait sucées pendant le voyage. En arrivant à Bergerac, quand maman avait vu ça elle avait dit « Pierrot arrête-toi vite, Michel a mangé une pile !!! » Michel avait des grosses taches blanches sur son tee-shirt rouge et il mordait la pile. Pierrot a dit « Les piles c’est toxique, il ne faut surtout pas les mettre dans la bouche ». Alors manique a commencé à s’énerver et dès qu’on est arrivés, on est allés direct chez le médecin, pour savoir si Michel ne s’était pas empoisonné.

Une autre fois, pendant le voyage, on s’était arrêtés pour que maman attrape quelque chose dans la valise. Elle avait ouvert le coffre pour chercher dans quelle valise étaient les mouchoirs. Comme c’était la fin du voyage, on était énervés, et on a commencé à sauter sur les sièges derrière. C’était très rigolo. Mais tout à coup la porte du coffre qui ne tenait pas bien est tombée. Manique a reçu la serrure juste sur la colonne vertébrale. Elle a eu très très mal, elle pleurait et elle avait un gros bleu dans le dos. Dès qu’on est arrivés, on est allés direct chez le pharmacien, pour acheter une crème à l’arnica.

Quand on arrivait maman était toujours très énervée et souvent elle avait la migraine. Payi lui était toujours très calme. Et il était très content de retrouver son copain Jeannot. Dès le premier soir, ils laissaient maman et zézé avec les 7 enfants et eux ils allaient boire un coup au café du village. Payi connaissait tout le monde là-bas. Alors ils restaient très tard à boire des coups. Et les mamans étaient très énervées quand ils rentraient. Nous les enfants on avait faim, mais on attendait. En général ils revenaient avec des copains qu’ils avaient trouvés au café et qu’ils invitaient à manger. Il y en avait un qui était énorme. Il avait les cheveux tout gras et il ne sentait pas très bon. On se moquait toujours de lui et pendant qu’il mangeait on s’amusait à fouiller ses poches. On lui piquait son peigne et on jouait à se le lancer dessus et à l’éviter parce qu’il était tout crasseux. Lui il ne s’en rendait pas compte parce qu’il était trop occupé à manger des pâtes à l’italienne. Zézé fabriquait les meilleures pâtes à l’italienne du monde. Rien que d’y penser j’ai le goût dans la bouche. Elle avait une machine à faire les pâtes, et jamais je n’ai mangé d’aussi bonnes pâtes.

Quand on était là-bas, nos parents étaient tellement occupés à jouer au cartes, à se raconter des histoires, qu’il faisaient un peu moins attention à nous. Alors on faisait n’importe quoi dans les chambres et on se couchait très tard.

Le dernier soir, on préparait un spectacle. Une fois, Christine la grande fille avait voulu faire de la magie. Elle avait voulu faire disparaître des petites perles derrière son oreille. Mais elle s’était trompée et les avait vraiment faite disparaître. Mais dans son oreille. Le spectacle a tout de suite été interrompu pour aller vite chez le docteur faire enlever les 3 perles qui étaient au fond de l’oreille de Christine. Zézé a beaucoup grondé Christine et lui a dit qu’elle était bête. Elle disait toujours « Mais qu’elle est bête ». Moi je trouvais ça bizarre parce que manique ne nous disait jamais des choses comme ça. Je trouvais que les enfants de zézé avaient de la chance parce que leurs parents s’embrassaient et pas les miens, mais je trouvais qu’ils n’avaient pas de chance parce que leur mère leur disait qu’ils étaient bêtes et jamais les miens n’auraient dit ça.

lundi 28 mai 2007

LES ESQUIMAUX

La bêtise du jour est signée caro et sylvie.

Elle se passe en été pendant les grandes vacances.

Il faisait très chaud. Pendant que ta maman et michel faisaient la sieste, manique nous avait demandé d’aller à l’épicerie qui était juste derrière l’école. Tu la connais maintenant elle s’appelle le Magenta. A ce moment là, c’était un petit magasin où l’on pouvait acheter des tas de choses car les supermarchés n’existaient pas. Il n’y en avait qu’à Bayonne. On y allait tous ensemble certains mercredis. On adorait ça, car on passait chez notre mamie Laurence, et elle venait avec nous. Mamie Laurence était très distraite et très étourdie et elle aussi faisait des tas de bétises que je te raconterai aussi. Et quand on allait au grand supermarché,elle prenait elle aussi un caddie, mais elle ne nous suivait pas et on la perdait toujours dans les rayons. Alors on passait beaucoup de temps à se chercher. Après les courses, on allait faire laver la voiture à la machine-balai. On avait une break ami 6 et on restait tous dedans pour voir les balais et le savon passer sur les vitres. On était 7 dans la voiture et ça amusait tout le monde.

Donc je reviens à la bêtise de caro et moi. Cet après-midi là, manique nous fit une petite liste de commissions, comme elle le disait. Je me souviens comment elle faisait. Elle déchirait un coin d’enveloppe et elle écrivait dessus :

3 laits

1 paquet de lessive

4 bananes pas trop mûres

Un paquet de petits beurres

Une boîte d’alumettes

Elle nous donnait l’argent dans un petit porte-monnaie. Et nous partions avec notre petit filet à provisions.

En route, je dis à Caro que j’en avais marre de manger des bananes au goûter. Je détestais ça. Et caro elle trouvait que les petits beurres à force c’était fatiguant qu’il devait y avoir des choses bien meilleures à l’épicerie.

Les épiciers nous connaissaient bien. Il y avait monsieur et madame Boquet, et leur fils, et leur grande fille manette qui n’allait plus à l’école et les aidait au magasin. Ils avaient un grand chien-loup qui s’appelait Biki. Nous on l’appelait Biki Boquet. C’était le seul chien de la terre dont nous n’avions pas peur. Manique nous avait appris à avoir peur de tous les animaux sauf les poissions et les canaris. On avait peur des chiens, des chats, des araignées, et des vers de terre. Mais Biki Boquet lui était très gentil car il ne bougeait jamais. L’épicier aimait bien faire des farces. Il disait qu’il s’appelait Bill comme bilboquet, et chaque fois nous on éclatait de rire.

Justement cet après-midi là, c’était lui qui était au comptoir. Qaund on lui demandait les allumettes, il fouilla dans un coin et nous dit qu’il n’en avait plus qu’il allait en commander pour le soir. Avec Caro, on s’est comprises d’un regard. On a pris la liste et on est allées vers le rayon des biscuits. Et juste à côté des petits beurres on a vu les chocos BN. Alors on a demandé à monsieur Boquet : « Un paquet de chocos BN s’il vous plait ». Et puis, comme la lessive et le lait ne nous paraissaient pas très urgents, on a pris un petit paquet de lessive et un seul litre de lait, et à la place on a demandé un paquet de bonbons, et des carambars, et aussi deux malabars. Restait les bananes du goûter. Et il nous semblait qu’avec cette chaleur, des bananes n’était pas la meilleure récompense pour deux petites filles qui faisaient les courses pour leur maman. Alors avec un grand sourire à Monsieur Boquet nous lui avons demandé « Et puis deux esquimaux au chocolat s’il vous plait ». Lui, il avait l’air un peu étonné. Parce que manique ne nous en achetait pas très souvent. « Vous êtes sûres les filles que maman a vraiment demandé ça ? » Et caro et moi avons répondu en même temps « Oui monsieur Boquet ! Mais elle ne l’a pas mis sur la liste…. »

Alors Monsieur Boquet nous a donné nos esquimaux et nous les avons mangé en chemin. Et puis, on a pris un malabar chacune, et quand on est arrivées à la maison on faisait de grosses bulles roses en rigolant. Manique elle, riait beaucoup moins. Nous avons posé le sac et elle l’a vidé. Elle nous regardé avec l’air très fâché. Elle a pris les chocos et elle nous a demandé pourquoi des chocos alors qu’elle avait demandé des petits beurres « Il n’y en avait plus, ni de bananes, ni d’allumettes. Et il n’y avait plus de grosse lessive, ni de lait ….» « alors vous avez remplacé par des bonbons, des chocos, des malabars, des carambars et puis quoi aussi ??? » Et toutes les deux nous avons répondu : « Des esquimaux !!! »

Manique a tout remis dans le sac. Sauf les esquimaux bien sûr et les deux malabars. Et elle nous a dit de repartir tout rendre à Monsieur Boquet, de lui raconter notre mensonge et de revenir avec l’argent. Nous sommes reparties toutes les deux, pas très fières car nous savions que monsieur Boquet allait se moquer de nous et qu’il allait tout raconter à sa femme.

Biki nous a regardé tout rendre et je suis sûre que lui aussi il a bien ri. Pour le goûter, on a du manger encore une fois cette sacré banane en rondelles avec du sucre que je détestais. Comme d’habitude, j’ai enlevé les quatre coins du petit beurre que je ne pouvais pas avaler. D’ailleurs je le fais encore, et je déteste encore les bananes, je n’en mange jamais. Et je n’en achète jamais à tes cousins.

dimanche 27 mai 2007

SPECIALEMENT POUR ZACHARIE

A la demande et spécialement pour zacharie, quelques histoires pour lui raconter comment vivaient sa maman, ses deux taties et son tonton quand ils avaient son âge.

Coucou zac’, la semaine dernière tu voulais que je te raconte des histoires de bêtises que je faisais quand j’avais ton âge et aussi celles de michel, caro et lolo. Alors je vais te les raconter ici et essayer d’en mettre une tous les jours pour que ta maman te les lise et quand toi tu rentreras au cp et que tu sauras lire, tu pourras venir les lire toi-même.

La première est la bêtise du petit livre rose de l’église.

Quand nous étions petits nous allions tous les dimanches à la messe. Et aussi tous les jeudi, car quand nous étions enfants c’était le jeudi que nous n’allions pas à l’école et pas le mercredi comme toi. Moi j’aimais beaucoup ça car j’adorais chanter les cantiques. Michel lui s’ennuyait beaucoup et il jouait pendant que le curé racontait ses histoires. Caro rigolait avec ses copines. Au début lolo ne venait pas car elle était trop petite. Elle restait à la maison avec maman. Papa, lui n’aimait pas l’église, alors il n’y allait jamais. Lui il allait à la pêche, ou se promener dans la forêt. Manique elle disait qu’elle devait s’occuper de la maison alors elle ne pouvait pas venir et elle disait que l’on devait prier pour elle. Elle, regardait la messe à la télé. Presque toutes mes copines allaient à la messe avec leur mère ou leur père ou les deux parfois. Et à la fin de la messe le curé venait leur parler. Moi j’aurais bien aimé aussi que mes parents connaissent le curé et viennent à la messe du dimanche. En, plus toutes mes copines qui venaient avec leurs parents avaient un livre de messe et aussi un petit livre avec tous les cantiques qu’elles ramenaient avec elle après la messe. Moi je devais en prendre un à l’entrée de l’église et le reposer en partant. Ce petit livret me faisait très très envie. Parfois, au cathéchisme du mercredi, quand nous étions sage le curé nous permettait de chanter un peu. Il nous distribuait les livrets et nous répétions pour ce que nous allions chanter le dimanche suivant. J’adorais ça.

Un mercredi, à la fin du cours, le curé nous demanda à Betty et moi, de ranger tous les livrets qui traînaient sur les bancs de l’église. Tout le monde était parti et l’église était vide. J’en profitais pour prendre un petit livret rose des cantiques et je le cachais dans mon cahier de cathé. Evidement Betty ne l’avait pas vu. Je rentrai à la maison très vite. J’étais trop heureuse de pouvoir avoir un de ces livres avec moi et quand ma maman me demanda pourquoi j’avais ce livre je lui répondis que le curé me l’avait donné. Tout l’après midi je chantai des chansons à tue-tête. Et même quand nous sommes partis voir ma mamie j’emmenais le livret avec moi. Je le montrais à ma cousine et nous chantions toutes les deux. Je trouvais ça génial d’avoir ce petit livre pour moi avec tous ces chants que j’adorais. En rentrant à la maison, je chantais toujours. Puis, vint le moment d’aller nous coucher. Lorsque ma maman éteignit la lumière, je commençais à penser à ce que j’avais fait. J’avais volé quelquechose. En plus j’avais volé dans une église. Je me disais que le bon dieu m’avait certainement vue et qu’il allait me punir. Je me tournais et retournais dans mon lit. Je ne pouvais pas dormir avec ce mensonge dans la tête. Je commençai à avoir très peur de la punition qui allait venir, c’était sûr…. J’avais envie de pleurer et d’avouer mon mensonge. Alors j’appelais Maman. Et je lui racontai que ce n’était pas monsieur le curé qui m’avait donné le petit livret mais que je l’avais volé. Elle n’était pas contente du tout de ce que j’avais fait et me dit que le lendemain avant l’école j’irai à l’église reposer le livre à sa place. Je pleurai encore un peu et m’endormis. Le lendemain, en me levant je savais que je devais aller rendre ce livre que j’aimais tant. L’église était juste en face de la maison. Je traversai la route et regardais la statue blanche de Saint Etienne dont j’étais certaine qu’elle avait tout vu. La porte était ouverte et l’église était juste éclairée par la lumière des cierges. Je marchai vite dans l’allée, et allai poser le livret sur la pile. Je regardai la statue du christ sur la croix, la tête baissée vers moi et j’avais très peur d’entendre sa voix me dire que j’avis fait une bêtise et que je serai punie. Mais il resta muet. J’avais la chair de poule en marchant entre les bancs et je courus presque vers la grande porte bien que je sache que l’on ne court pas dans une église. En sortant je tremblai de peur. Mais j’étais soulagée d’avoir rendu ce que j’avais volé. Et pas très fière aussi. Je n’ai raconté cette aventure à aucune de mes copines de classe. J’avais trop honte.

jeudi 19 avril 2007

A CAUSE D'EDOUARD

Sur la plage

Sous l’orage

J’ai ramassé trois coquillages

Au fond de ma poche, les ai glissés

Puis je les ai oubliés.

Dans ma main

Un matin

Trois coquillages ont glissé.

Contre mon oreille, les ai posés

Alors ils ont raconté.

Le premier était un tout petit coquillage blanc, à peine caressé par le sable et les vagues de l’océan. Il avait peu voyagé.

Né au plus profond d’une crique de Méditerranée, il avait suivi ses parents vers les eaux plus agitées de l’Atlantique. Au bord d’une plage de biarritz. Là, il était heureux comme un coquillage dans l’eau.

Rien ne l’arrêtait : ni les lames de fond, ni le fort courant des Baïnes, ni les filets des chalutiers. Ni même Edouard, le gros bar cendré qui, depuis fort longtemps, cherchait à l’attraper. Il aimait aller le narguer lorsqu’il faisait sa sieste au creux des rochers bleus de la chambre d’amour. Il virevoltait autour de lui pour que l’eau vienne lui chatouiller les branchies. Il lui pinçait le bout des nageoires, le bout de la queue… Et si tout cela n’avait pas réussi à le sortir de son sommeil, il avait une botte secrète. Il remontait à la surface de l’eau, se gorgeait d’air marin, redescendait, et soufflait des milliers de bulles qui lui chatouillaient tant les narines, que cent fois il éternuait. Furieux d’être réveillé, Edouard se lançait à sa poursuite, sans jamais pouvoir l’attraper.

Mais un beau jour…Un beau jour ou un mauvais jour…tout se passa si différemment. Le gros bar entra dans une colère noire. Il n’était plus cendré mais charbonneux. Le petit coquillage comprit mais trop tard qu’il avait abusé de la bonté d’Edouard. La plaisanterie n’avait que trop duré et le gros bar furieux poursuivit le petit coquillage jusqu’à ce qu’épuisé, il finisse par s’échouer sur la plage des basques.

Depuis, piétiné par des vacanciers, posé en décoration sur des châteaux de sable, il restait des heures à sécher au soleil. Il regrettait ce qu’il avait fait, il était malheureux…

Doré comme un petit pain, strié de rainures nettes et régulières, le second coquillage logeait tout juste au creux de la paume de ma main. Une petite cicatrice blanche dessinait comme une demi-lune, sur le bord de sa coquille. Elle lui rappelait le cuisant souvenir du soir où il s’était battu avec un crabe hargneux et borné. Il soutenait mordicus qu’un coquillage ne pouvait pas être amoureux d’une anémone de mer. Le combat fut acharné et violent, mais personne ne le gagna. Chacun repartit sans avoir prouvé à l’autre qu’il avait raison. Sur le champ de bataille, ne restaient qu’un petit éclat de coquille, et une pince du crabe, vestiges peu glorieux.

Mais le jeune coquillage était têtu et il voulut prouver au crabe borné que l’amour se joue des différences. A la bêtise, il ne répondrait pas par la violence. Il alla sans tarder trouver l’anémone de mer, pour lui déclarer son amour. Celle-ci fut si émue, que ses tentacules passèrent par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, et qu’elles vinrent l’enlacer tendrement.

Pendant quelques années, ils connurent un bonheur parfait, que tout le monde enviait. Si différents mais si proches, ils avaient prouvé au crabe hargneux la bêtise de son attitude. Parfois le coquillage souffrait de ne pouvoir tout partager avec son anémone, attachée irrémédiablement à son rocher. D’autres horizons le tentaient, mais il avait choisi son destin et il devait l’assumer. Il évitait de regarder trop souvent les profondeurs infinies et retournait se blottir dans les tentacules de sa bien-aimée. Pourquoi vouloir plus que cette tendresse partagée ?

Mais un beau jour…Un beau jour ou un mauvais jour….Les profondeurs maritimes s’assombrirent, et une tempête sous-marine dévasta les fonds rocheux. L’air, la lumière, la nourriture, tout avait changé. L’anémone de mer s’y adapta facilement, forcément, attachée qu’elle était à son rocher !

Il regardait au loin, où tout était différent sûrement. Et il frémissait, tiraillé entre la peur et l’envie de s’y aventurer.

Puis, il posait les yeux sur son anémone immobile et heureuse de l’être. Et il frémissait attendri à l’idée de tous les bonheurs qu’il avait connus près d’elle. Il savait qu’elle ne pourrait pas le suivre. C’est alors qu’il fut happé par la gueule d’un énorme poisson, un bar nommé Edouard, qui le ballotta en tous sens, et le projeta à une vitesse vertigineuse sur le sable d’une plage.

Depuis, piétiné par des vacanciers, posé en décoration sur les châteaux de sable, il restait des heures à sécher au soleil. Il regrettait le temps d’avant, il avait peur du futur. Il était malheureux….

C’est alors qu’intervint le troisième coquillage. Nacré, presque transparent, c’était un long couteau ciselé par les marées, poli par le sel et le sable. Il avait vécu. Il était beau. Il était émouvant. Il parla au petit coquillage facétieux et au jeune coquillage déboussolé :

- Ne soyez pas malheureux, tirez plutôt des leçons de ce que vous venez de vivre. Que chaque instant de votre vie soit un cheminement, une étape qui vous conduit, vous grandit. Les chemins de la vie sont parfois arides et rudes. Si vous avez fait des erreurs, ne passez pas votre vie à les regretter, mais tirez-en des leçons. As-tu compris, dit-il au petit coquillage, que même avec ses amis les plus patients, il y a des limites à ne pas dépasser. Mais pour les découvrir, au moins une fois, il faut les franchir.

Et toi, jeune coquillage, ne regrette pas ton passé. Il a fait de toi ce que tu est aujourd’hui. Il t’a construit. Ne regrette pas tes choix, ils t’ont mené où tu es aujourd’hui. Mais ne crains pas les nouveaux chemins qui s’ouvrent à toi.

Quand le couteau s’est tu, les deux coquillages regardaient au loin avec des sourires lumineux. Ils voulaient regagner la mer, c’est là qu’était leur vie, c’est là que leurs rêves se réaliseraient, c’est là qu’ils construiraient leur bonheur.

Je les ai posé tous les trois sur le sable.

Une première vague a happé le premier coquillage pour le reconduire à ses parents.

Une seconde vague a happé le second coquillage pour le mener vers son avenir.

Mais lorsque la troisième vague est venue, le couteau ciselé est resté sur le sable. Il ne voulait pas me quitter. Il voulait rester avec moi pour que je n’oublie jamais ce qu’il avait dit.

Sur la plage

Sous l’orage

J’ai posé, trois coquillages

Les vagues deux en sont emporté

Le troisième est resté.

Dans ma main,

Tous les matins

Un coquillage se glisse

Et contre mon cœur, je le pose

Pour ne pas oublier…

DE RETOUR

JE NE SUIS PAS LA REINE DU MOT DE PASSE,
JUSTE LA PRINCESSE A LA MEMOIRE FUGACE,
JE LES COLLECTIONNE
ET A CHAQUE UN NOUVEAU JE DONNE
NEBULEUSE JE SUIS
NEBULEUSE JE RESTE
ET TANT PIS POUR LES ABSENCES
ELLES SONT COMME DES VACANCES

mardi 6 mars 2007

PAS SI COMPLIQUE !!!!

Ma maman sait lire. Et ma maman sait aussi écrire. Elle a 5 carnets dans son grand sac rouge. Elle a un feutre orange qu’elle perd tout le temps, alors dans ses carnets il y a des mots de toutes les couleurs. Parfois, je lui pique son carnet et je mets des petits dessins et des petits mots avec des « je t’aime » et des cœurs. Mon frère aussi met des mots. On fait ça quand on veut lui demander d’aller manger au fast-food ou à la pizzeria et qu’on ne sait pas comment lui dire. Mais ma maman elle n’écrit pas que dans ses carnets. Elle tapote sans arrêt des mots sur son ordinateur. Elle écrit, elle écrit, et parfois ça nous agace beaucoup, car pendant ce temps elle ne joue pas avec nous.

Ma maman avait écrit une fois une histoire pour mon frère et ma sœur. Mais je n’étais pas encore née. Ca racontait une famille avec un papa, un maman une petite fille et un petit garçon, un chat, un poisson et une maison verte. Moi, je suis venue après. Je ne me souviens pas de la maison, parce que j’étais un bébé, quand notre famille s’est un peu compliquée et qu’on est partis.

D’abord on a déménagé tous ensemble avec notre Labrador et notre chat mais le poisson était mort depuis longtemps. Mais dans cette nouvelle maison, papa et maman ne s’asseyaient jamais plus l’un contre l’autre dans le canapé. Souvent, papa rentrait très tard et on mangeait juste avec maman qui était très énervée.

Un jour, mon frère, ma sœur et moi, on est partis en vacances chez papi et mamie. Quand on est revenu le dimanche soir, on a mangé tous ensemble pour une fois. Je crois bien qu’on mangeait de l’omelette. Et tout d’un coup maman a dit : « Il faut qu’on vous parle ». J’espérais que ça irait vite parce que je n’aime pas l’omelette froide. Elle a d’abord dit qu’avec papa ils nous aimaient très fort. Et là, j’ai senti que l’omelette allait refroidir sérieusement. Papa a dit « Pas maintenant ! ». Lui non plus il n’aime pas l’omelette froide. Maman elle adore ça, elle la sort du frigo et elle la picore quand il en reste. Alors elle a fait comme si elle n’entendait pas et elle a continué de parler. Elle a dit que Papa et elle n’étaient plus des amoureux.

Elle a dit qu’ils n’avaient pas de peine.

Elle a dit que papa aimait une autre dame.

Elle a dit qu’on allait divorcer.

Elle a dit qu’on vivrait la moitié du temps avec elle et l’autre moitié avec papa et la dame.

Elle a dit qu’il ne fallait pas être triste, et que tout allait bien se passer.

Ma grande sœur a pleuré et dit qu’elle n’avait plus faim.

Mon frère a demandé si la dame était plus jeune que maman et s’il pouvait finir l’omelette de ma grande sœur.

Moi, je crois que j’étais trop petite et je ne sais plus si j’ai dit quelque chose.

Après, on est allés au lit et le labrador a mangé l’omelette froide.

Le lendemain, c’était comme avant.

Puis, un jour on a rencontré la dame dans un restaurant et papa nous a dit que bientôt on irait dans une nouvelle maison et qu’elle habiterait avec nous, mais sans maman bien sûr.

Au mois d’avril, on a commencé notre vie compliquée. Papa a pris la grande télé, un des deux canapés jaunes, des assiettes et le labrador, maman a gardé l’autre canapé jaune, le piano, et la grande armoire, et aussi le chat. A partir de ce jour, on avait deux maisons, deux chambres, un papa, une maman, une belle-mère, mais on gardait la même école et ça c’était quand même bien.

Bien sûr, tout ça, voulait aussi dire, deux Noël, deux anniversaires, deux petites souris.

On a noté sur un grand calendrier les jours avec maman et ceux avec papa. Parfois, on s’y perdait un peu. Le plus dur c’était le jour où on changeait. Il fallait quitter ou papa ou maman. On était contents de retrouver papa mais tristes de laisser maman. Puis le dimanche suivant, on était contents de retrouver maman, mais tristes de quitter papa. C’était un peu comme si notre cœur était déchiré en deux.

Il fallait bien qu’on s’habitue puisque ça ne changerait plus jamais.

Dans chaque maison tout était très différent. Dans chaque maison, il y avait des choses bien et des choses pas très bien.

Papa s’est marié, et il a fait un petit frère et une petite sœur, il a acheté une nouvelle grande maison et une très grande voiture, mais il est plus sévère qu’avant.

Maman ne veut plus de maris, elle a parfois des amoureux mais ne nous les montre pas. Elle a de tas d’amis qui viennent souvent avec leurs enfants. Souvent ce sont aussi des familles compliquées comme la notre. Alors on sait qu’on n’est pas les seuls.

Chez papa tout est rangé. Chez maman tout est en bazar.

Chez papa on a des pantoufles. Chez maman on marche toujours pieds nus.

Chez papa on est très sages. Chez maman on est un peu foufous.

Parfois, quand j’arrive de chez papa, je me trompe et j’appelle maman Clara, comme ma belle mère… Maman fait comme si elle n’entendait pas et elle ne répond pas, mais je vois sa bouche qui fait une drôle de grimace pas contente. Il faut dire que maman et Clara ne sont pas vraiment très copines. Parfois elles font semblant, elles parlent un peu de nous, de l’école, des bêtises, mais quelquefois elle n’arrivent pas à faire semblant, et là…. Je ne vous raconte pas, parce que ça barde et on voit vraiment qu’elles ne sont pas des copines.

Ce qui est sûr c’est que tous ensemble, on est une famille. Même si maman et Clara ne sont pas des copines, nous on les aime toutes les deux, et aussi notre papa, et mon petit frère et ma petite sœur. Et puis, nous on est heureux dans notre famille compliquée. A la télé on dit famille recomposée, et parfois aussi on parle de famille normale. Normale ? C’est idiot, une famille normale, ça ressemble à quoi ? L’important c’est l’amour de son papa et de sa maman, qui lui ne change jamais.