jeudi 31 mai 2007

Ceinture noire et raquette d’or

Ton grand-père était toujours mêlé de près ou de loin à toutes les nouveautés et toutes les activités sportives et culturelles d’Hossegor. Il arrivait toujours à la maison au moment des repas avec les scoops de dernières minutes, qu’il appelait de « grandes nouvelles ». Il les racontait à maman à table et nous en profitions tous. Parfois il y avait des nouvelles tristes, d’autres gaies, d’autres graves-ultra-secrètes, qu’on ne devait pas répéter. Moi, je dois dire que j’adorais ça. Et souvent quand c’était très grave de grave, il les disait à Manique quand il croyait qu’on écoutait plus. Mais moi j’avais toujours une oreille qui traînait et j’écoutais tout.

Ce que je n’adorais pas, mais pas du tout c’était que payi veuille absolument nous faire essayer toutes les nouvelles activités pour voir si on n’était pas de futurs champions.

Un soir, donc il arrive en nous annonçant qu’à la rentrée il y aura des cours de judo dans la salle juste à côté de chez nous le mardi et le vendredi soir et qu’il y aura un prof pour les enfants. Et il se retourne vers nous, Caro et moi, et nous annonce que nous allons essayer le judo. Nous ne sommes pas vraiment ravies, car ne elle ni moi, n’avons un amour particulier du sport. Le mardi suivant, avec plusieurs autres enfants du village, nous assistons à la représentation des ceintures marrons et noires, et nous avons même le droit d’aller sur le tatami, pour essayer quelques prises simples.

Quand nous rentrons le soir, nous avons en poche de quoi nous défendre dans les rues d’Hossegor à la moindre attaque de gang. Non je rigole…. Après le repas, payi nous demande de raconter ce que nous avons vu. Caro et moi, nous nous mettons en positions de combat et nous faisons une petite démonstration. Ca amuse beaucoup payi. Manique ne rit pas car elle a toujours peur que nous nous fassions mal. Elle nous demande d’arrêter, mais payi lui veut en voir encore. Alors, je montre la prise fatale, je prends caro et je la retourne parterre d’un seul coup en lui donnant un grand coup dans les jambes. Prise de lamorkitu ça s’appelle. Caro se relève. Mais elle ne peut plus poser le pied parterre. Elle a trop mal au pied droit. Maman ne rit plus et papa redevient sérieux. Il regarde la cheville de caro qui gonfle à vue d’œil. Verdict : cheville foulée. Résultat : Le judo c’est dangereux, vous n’en ferez pas dit manique. Notre carrière de judoka est terminée avant d’avoir commencé et la cheville de Caro est bandée pour quelques jours.

Alors, l’année suivante, quand papa a annoncé une activité tennis le mercredi, manique a un peu ralé. C’est moi qui m’y suis collée et qui ai fait les premiers essais. J’ai été dotée d’une ridicule raquette anglaise, genre antiquité. Je ne sais trop où payi avait dégoté ce trésor. C’était une raquette avec un tamis très grand et un manche un peu lourd. Il était d’ailleurs si lourd, qu’avec mes 18 kilos pour dix ans, je ne pouvais même pas tenir ma raquette droite. Je restais plantée sur le cours en regardant arriver la balle sur moi et ne bougea is pas. Alors payi et manique se sont décidés à m’acheter une vraie raquette française normale quoi. Comme celle de mes copines et copains. Malheureusement, 18 kilos a dix ans c’est genre poids-plume. Et toutes les raquettes des magasins étaient trop lourdes. Alors on a pris la plus légère que payi a trafiquée pour que je puisse m’en servir. Il a raboté le manche pour qu’il soit plus léger. Malheureusement aussi, je ne bougeais pas plus et ne renvoyais pas plus de balles. D’ailleurs, le prof ne s’occupait pas de mes progrès. J’étais tellement nulle que d’ailleurs il a fini par ne plus m’envoyer de balles. J’ai fini l’année de tennis avec ma raquette rabotée et c’est lolo qui l’a récupérée quand payi l’a inscrite. Pour lolo il très vite fallu acheter d’autres raquettes, car elle était une championne une vraie, comme son cousin Marc. D’ailleurs, ils passaient tous leur temps à taper dans la balle. Demande à ta maman zac elle te racontera ça mieux que moi.

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